Avec
les années 50, les histoires d'ovnis et d'extraterrestres
reviennent à la mode aux Etats-Unis. La maison d'édition
d'Edmond Hamilton l'exhorte alors à faire revivre son personnage.
Les 7 histoires qui vont suivre (rééditées
pour certaines d'entre-elles dans l'édition canadienne
et britannique de Startling Stories)
se déclineront cette fois-ci sous la forme de nouvelles
courtes (et non plus de romans complets)
et feront montre d'une réelle maturité littéraire.
On apprendra plus tard par Carl-Olof Jonsson que Edmond Hamilton
n'a écrit que The Return of Captain Future, c'est
son épouse Leigh
Brackett,
une autrice de science-fiction à succès (et entre
autres scénariste du film "L'Empire contre-attaque")
qui prit la plume pour rédiger les six autres histoires
sous le pseudonyme de son mari.
La dernière aventure de Captain Future Birthplace
of Creation,
qui peut être considérée comme la suite de
Quest beyond the Stars (Le Créateur Universel),
est publiée en mai 1951.

Janvier 1950
The Return of CF
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Mai 1950
Children of the Sun
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Septembre 1950
The Harpers of Titan
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Mai 1951
Birthplace of Creation
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Les
années 50 et leur engouement pour l'espace vont enterrer
la cohorte de super-héros patriotiques (c'est l'époque
dite "âge sombre" des comics par opposition
à l'âge d'or de la décennie précédente,
liée à la période de guerre). Les éditions
DC Comics doivent s'adapter à
la tendance et demandent à Edmond Hamilton de créer
un personnage inspiré de Captain Future : Chris
KL-99 pour leur nouvelle publication orientée SF
: Strange Adventures. Hamilton
continue malgré tout d'écrire pour les "stars"
de DC Comics : Batman et Superman (mais en les confrontant plus
régulièrement à des menaces venues de l'espace).
Dans le même temps, les éditions Youthful
inventent un héros de l'espace également inspiré
de Captain Future : Captain Science.
Chris KL-99 et Captain Science figurent probablement ce qu'aurait
pu être Captain Future transposé en comics.

1950 - Chili
Star Trail to Glory
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Mai 1951
Annonce par l'éditeur de la fin de la saga Captain
Future
(encart extrait de Birthplace
of Creation)
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Décembre
1950 : le Chili découvre
Captain Future dans la revue hebdomadaire Aladino
(éditions Apalo) au travers du récit Star Trail
to Glory traduit sous le titre "El Misterio de las
Naves Siderales" et publié sous la forme d'un
feuilleton. On y retrouve les illustrations originales du pulp
mais aussi des dessins inédits réalisés par
un illustrateur chilien.
Notons qu'en 1952 Grag débarque en France pour illustrer
un article sur la science-fiction dans France Dimanche.
Juillet
1952 : le bulletin d'information Fantasy
Times traitant de la littérature SF (rebaptisé
par la suite SF Times) suspecte un projet de réédition
annuelle des aventures de Captain Future : Captain
Future Annual dans les colonnes de son n°13. Cette
rumeur sera démentie en septembre 1952 dans le Fantasy
Times n°18.
Août 1952 : alors que les fans se désespèrent
du retour fort hypothétique de leur héros interplanétaire,
Charles E. Fritch écrit dans
Startling Stories un pastiche burlesque des aventures de Captain
Future : Major
Venture and the Missing Satellite. D'aucuns reconnaîtront
sans doute les personnages parodiés : Major Venture et
ses trois "Venturemen" : Ergo l'androïde, Crab
le robot et "Simple Simon" ou bien encore Jane Crandall
et le Marshall Abner Burney...
En 1954, Simon Wright devient un super vilain ! Le temps d'une
bande dessinée, Strange Adventures
n°40, un certain "Mind Monster", un cerveau
vivant, lutte contre Captain Comet, un genre de Superman spatial.
C'est bien sûr un clin d'il de Julius
Schwartz (éditeur de Batman et Superman et créateur
de Captain Comet avec John Broome) à son ami Edmond Hamilton.
Notez que Strange Adventures a aussi publié les aventures
de Chris KL-99 le non-officiel Captain Future en comics.
En 1956 le fanzine satirique Speller
de Jack Harness comprend une fan fiction parodique sur Captain
Future : The Devil and Captain Future
écrite par Larry Stork.

1950
Strange
Adventures n°3
(Chris KL-99)
|

1954
Strange Adventures n°40
(The Mind Monster)
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1958
Showcase n°15
(The
Space Ranger)
|

1961
The Triumph of CF
Utopia Grossband n°142
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En 1958, les
édition DC Comics sollicitent Edmond Hamilton pour créer
un nouvel héros de science-fiction, un genre alors à
son apogée. Il va concevoir avec Gardner Fox un aventurier
de l'espace encore une fois très inspiré de son
"Captain Future" : The Space Ranger.
Il écrira les 4 premières aventures publiées
dans les numéros 15 et 16 du magazine Showcase
puis le personnage continuera ses péripéties dans
d'autres revues, écrites par d'autres mains. A noter qu'Edmond
Hamilton écrira aussi quelques scenarios pour Adam
Strange (qu'il n'a pas créé), un justicier
spatial dans la même veine.
A partir de 1961, 14 romans seront
publiés dans les revues Utopia Grossband
et Utopia Zukunftsroman avec
des illustrations très différentes de celles du magazine
américain. Le nom de Captain Future est traduit littéralement
par Captain Zukunft.
En
1961, Stephen et Virginia Schultheis écrivent la comédie
musicale Captain
Future meets Gilbert and Sullivan ou Alas, Who loves a Spaceman
?,
une adaptation humoristique de l'opéra-comique "H.M.S.
Pinafore ou, The Lass who Loved a Sailor",(1878) le grand succès
de Arthur Gilbert et William Sullivan, le duo musical le plus populaire
de l'époque victorienne. Cette "Space-Operette"
jouée par la compagnie amateur Dirty
Dolly Opera Company était représentée
lors de conventions SF parmi lesquelles la
West Coast SF Conference 15 le 30 juin 1962 à Los
Angeles, la WesterCon XX le
1er juillet 1967 à Los Angeles
ou encore la Boskone 9 le
15 avril 1972 à Boston.
A noter que le script a été édité par
Allen Steele en 2021 comme bonus à son récit 1,500
Light Years from Home accompagné d'une illustration
de M.D. Jackson.

Virginia
et Stephen Schultheis
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CAPTAIN
FUTURE MEETS GILBERT & SULLIVAN
ou ALAS ! WHO LOVES A SPACEMAN ?
COMEDIE
MUSICALE
écrite par Stephen et Virginia Schultheis
jouée par la Dirty Dolly Opera Company
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En
1963, l'américain Robert Jennings écrit "Captain
Future : Man of Tomorrow"; le
premier dossier entièrement consacré à l'aventurier
de l'espace (44 pages) publié dans le fanzine Fadaway
(renommé plus tard Fadeaway). Une version étendue
a été réimprimée en 1967.
De mars à novembre 1965, soit du numéro 17 au numéro
23 du fanzine suèdois SF Forum
(édité par "The Scandinavian Society for Science
Fiction"), Bengt-Olof Ringberg compulse les récits de
Captain Future publiés dans la revue Jules
Verne Magasinet.
L'édition de février 1966 du fanzine américain
Lore n°4 inclut l'article
"Stfantasy Series" (écrit par Lewis Harrell
et Jerry Page) mentionnant le magazine et le héros pulp Captain
Future.
Au Japon, dès 1966, un homme : Masahiro
Noda
entreprend pour les éditions Hayakawa
la traduction des récits du héros spatial de Edmond
Hamilton. Ils apparaîtront progressivement dans la collection
"Science Fiction Series" (3 romans) ainsi que dans
leur magazine spécialisé : S-F
Magazine.

1966 - Japon
Captain Future and the
Seven Space Stones
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1967 - Allemagne
Children of the Sun
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1967 - USA
Captain Future and the
Space Emperor
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1968
- Japon
Star Trail to Glory
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Aux
Etats-Unis, entre 1967 et 1968, les éditions Popular
Library fondées par Leo Margulies et Ned Pines, ex-propriétaire
des "Thrilling Publications" (Better Publications / Standard
Magazines) et "Nedor Comics" (Exciting Comics, Startling
Comics, etc..) impriment 13 romans
en livres de poche (dont 3 sous un titre différent) ainsi
qu'une nouvelle : The
Harpers of Titan
en complément du roman Dr. Cyclops.
En Allemagne, le magazine de science-fiction Terra
n°545 (Moewig Verlag) publie en 1967 un "Special
Edmond Hamilton" dans lequel figure la nouvelle Children
of the Sun traduite pour la première fois dans la langue
de Goethe.
En
1967, bien avant la réalisation du dessin animé, Toei
produit une série live de 24 épisodes très
librement adaptée de Captain Future : Captain
Ultra (diffusée sur la chaîne TBS). On y retrouve
quasiment tous les protagonistes ; Captain Ultra et ses "Ultramen",
le robot Hack, l'humanoïde Joe et le Professeur Munamoto (qui
n'est pas ici un cerveau vivant) sans oublier la belle Akane l'agent
de la Police des Planètes et Kenji le jeune admirateur. Si
ce feuilleton peut paraître aujourd'hui désuet avec
ses costumes et effets spéciaux typiques des années
60, il connut un réel succès au Japon comme en témoignent
les nombreux jouets et produits dérivés...
En
juillet 1968,
une adaptation pour enfants de Star
Trail to Glory est publiée au Japon dans la collection
SF Masterpiece Series (voir Ouvrage/Japon/Livres).
En Suède, on trouve dans le fanzine SF
Forum deux articles de Bengt-Olof Ringberg. Puis un autre
fanzine, Future Fan, cette fois-ci
entièrement dédié à Captain Future
créé par Bengt-Olof Ringberg
diffuse dès septembre1968 (jusqu'en août 1973) de nombreuses
chroniques, rédigées notamment par Bengt-Olof Ringberg,
Carl-Olof Jonsson, Bo Stenfors et Bertil Falk.
Bengt-Olof Ringberg
a également fondé un an auparavant le premier fan
club dédié à Captain Future : The
Captain Future Society
(Kapten Frank Klubber).

1961 et 1967
Captain Future
Man of tomorrow
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Masahiro
Noda
qui a introduit la saga Captain Future au Japon (et sans lequel
il n'y aurait jamais eu de dessin animé) écrit dans
le magazine S-F de novembre 1968 l'article
"Anatomy
of Wonder" qui décrit l'univers créé
par Edmond Hamilton illustré par des couvertures et divers
contenus de pulps.
En janvier 1969, le fanzine américain Nargothrond
n°3 propose un dossier de 10 pages sur la série Captain
Future, écrit par Rick Brooks.
La réédition des romans de Captain Future en livres
de poche chez Popular Library vont aussi faire l'objet de critiques
littéraires dans les revues spécialisées, tout
d'abord Quest Beyond the Stars est commenté dans le
fanzine Luna Monthly n°1
en juin 1969 (par David Paskow) puis dans le magazine Venture
Science Fiction en août 1969 (par Ron Goulart). On découvre
ensuite un article sur Oultaw World dans Worlds
of If en octobre 1969 (écrit par Lester del Rey).
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